samedi 29 novembre 2008

Le débat des chefs ou la non pertinence de Charest

Cette semaine, j’ai écouté le débat des chefs. Je ne tenterai pas une analyse profonde ou un plaidoyer politique quelconque, mais je jeux vous parler de mes impressions comme ça, sans façons à bâtons rompus.

Ce que j’ai aimé en tout premier lieu, c’est la presque humilité qui s’est glissée dans le discours de l’opposition. Nous avons vu Mario Dumont exposant son point de vue de manière posée, affirmant la différence de son approche avec les autres partis tout en leur concédant des bons coups, pointant tel ou tel dossier où il serait prêt à tendre la main. Nous avons vu Pauline Marois en possession de ses moyens, presque sereine, repoussant vagues après vagues les attaques pré enregistrées de Jean Charest tout en expliquant ses idées.

Ce que j’ai moins aimé, c’est l’attitude de notre premier ministre. Après six ans de gouvernance, blâmer systématiquement Pauline Marois pour le manque de résultats du parti libéral en santé et en éducation, c’est un non sens. Jean Charest ne m’a rien appris de nouveau durant ce débat. Il a été en mode robot toute la soirée; trop de mains sur le gouvernail, tempête économique, caisse de dépôt est indépendante, l’opposition veut une crise constitutionnelle en ces temps durs, plan du grand nord… Il était au bord de l’exaspération sous le feu de ses adversaires, fermé au dialogue. Il a simplement continué à marteler son propos. Cette élection est selon moi le comble du cynisme et de l’arrogance de sa part. Je n’ai jamais autant eu l’impression que le parti libéral n’est qu’un parti de gros intérêts. Jean Charest aurait beaucoup à apprendre de certains des grands chefs du PLQ passé.

Finalement, vous savez ce que je comprends de ce débat? Il y a de grandes forces qui poussent vers un changement au Québec. Les gens ne savent juste plus comment le formuler. La vieille génération s’est battue toute sa vie et a vu l’échec des référendums et des pactes constitutionnels, elle est à cours d’idées. La nouvelle quant à elle, ne sait plus où se placer entre les enjeux économiques, environnementalistes, mondiaux, l’idéal péquiste et les idées parfois un peu drastiques ou maladroites de l’ADQ. Tandis que les gens se cherchent ou attendent le messie qui va réussir à bien formuler tout ça, nous avons Jean Charest; l’homme qui ne veut surtout pas parler des vrais enjeux du Québec. Je ne blâme pas le Québec d’être prudent. Pourtant, c’est de ces enjeux qu’il faut débattre si nous voulons préciser notre sentiment politique et voir enfin le Québec avancer selon nos aspirations. À quand la fin du présentisme et de l’immobilisme? À quand la vraie alternative que je sens confusément à travers vous tous? À quand la fin de Jean Charest?

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