samedi 14 février 2009

Sortir de l'impasse

Une constitution imposée, l’esprit de la confédération trahi, des négociations abandonnées sans aboutissement, un peuple qui semble vouloir moins qu’un pays mais plus qu’une province… Comment sortir de l’impasse?

Les années 60, le Canada moderne, jeune ensemble politique approchant son premier siècle d’existence, entre dans une période évolutive troublée. Au Québec, c’est ce qu’on appelle la révolution tranquille, Jean Lesage se fait élire avec comme slogan : « Maître chez nous!) » Un clivage culturel et économique existe toujours entre les deux nations fondatrices du Canada et le nationalisme Québécois voit le jour. C’est dans un tel contexte que Pearson instituera une commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme afin de faire des recommandations pour que la Confédération Canadienne se développe d’après le principe d’égalité entre les deux peuples fondateurs. Par la suite, durant les années 70, Trudeau, craignant que le nationalisme Québécois brise le Canada, utilisera la manière forte contre sa province natale tout en poursuivant des négociations pancanadiennes afin de rapatrier la constitution, toujours en Angleterre. Début 80, devant la marginalisation du Français au Canada, la dureté de Trudeau et le non respect par le fédéral des pouvoirs provinciaux accordés par le constitution de 1867, Lévesque et les nationalistes Québécois alors au pouvoir à Québec, tiendront un référendum sur la souveraineté du Québec qui sera rejeté à 60% par la population. Suite à cela, faute de pouvoir s’entendre avec le Québec, le gouvernement Trudeau, avec l’accord des autres provinces, rapatriera et modifiera la constitution canadienne contre la volonté quasi unanime du gouvernement québécois, changeant ainsi les règles du jeu démocratique sans l’accord des élus de cette province.

Les débats constitutionnels de la fin 80, début 90 sont une série d’efforts afin de corriger ce malentendu (lac Meech, accord de Chalottetown) et réintégrer le Québec dans la constitution Canadienne. Ils échoueront tous, malgré beaucoup de bonne volonté. Ce qui déclenchera un deuxième référendum sur la souveraineté du Québec en 95 qui sera rejeté par 50,5% des voix. Suite à cette période mouvementée, le Canada semble être entré dans une période momentanée de dormance. Le mouvement souverainiste Québécois est perçu comme faisant du sur place tandis que les autres Canadiens par peur de remettre le feu aux poudres ou par lassitude, se sont tournés vers d’autres enjeux, laissant là la question constitutionnelle, non résolue. Pourtant, c’est un problème des plus important qui mérite résolution et qui touche les Québécois de toute allégeance ainsi que tous les Canadiens.

Les aspirations Québécoises sont parfaitement légitimes, comment le Canada pourrait évoluer vers un équilibre plus juste entre les deux nation fondatrices. Qu’en est il de la voie mitoyenne, du retour au confédéralisme, du fédéralisme asymétrique? En un mot, comment sortir de l’impasse?

samedi 10 janvier 2009

De 2008 à 2009

Désolé de vous avoir laissé en plan si longtemps chers lecteurs, mais les exigences de la vie hors Internet et le temps des fêtes peuvent rattraper même les bloguistes. Toute bonne chose ayant une fin, me revoici donc prêt à vous déranger avec mes réflexions. Nous commencerons cependant tout en douceur, je ne vous parlerai de rien de précis aujourd’hui. Seulement quelques pensées, comme ça à la va vite, en cette année qui commence.

Certains m’ont demandé pourquoi je n’ai pas commenté les élections provinciales. Tout simplement parce que je ne voyais pas quoi dire qui ne l’avait pas été par d’autres. Que rajouter sur le faible taux de participation, sur le départ de Mario Dumont, sur la première femme chef de l’opposition au Québec, sur l’élection d’un député de Québec Solitaire, sur la majorité par la peau des dents de Jean Charest? Rien de vraiment intéressant à mon sens. Le faible taux de participation et le retour du vote aux partis traditionnels ne fait que confirmer le vide de cette élection. Les Québécois ont donné un chèque en blanc à Jean Charest pour 4 ans en espérant que d’ici là le discours évoluera. Est-ce que l’ADQ réussira à devenir une véritable force politique bien définie ou se dégonflera t il comme une baudruche dans l’après Mario? Qui pourrait vraiment le dire à ce stade ci… Est-ce que Québec Solidaire va faire changer l’ambiance à l’Assemblée Nationale? Je ne crois pas, du moins pas pour l’instant. Pauline? Elle va continuer à soigner son image et parler de souveraineté par moments afin de se préparer pour 2012. Ses chances sont bonnes, depuis Duplessis jamais le Québec n’a élu le même parti pendant plus de 10 ans…

À quoi peut on s’attendre cette année? L’habituel… Charest va continuer à privatiser la santé (si Dumont le fait c’est mal et à droite, si Charest le fait sans en parler au peuple c’est un fin stratège). On parlera beaucoup d’économie cette année, encore. Vous pouvez vous attendre à me voir décrier sa subversive campagne pour le français ainsi que des projets comme Rabaska ou tout autre action vendant le Québec à l’establishment, sans oublier son aplatissement total devant Ottawa. Quant au fédéral, on devrait s’en tirer sans élections cette année. Stephen Harper, grâce à la prorogation du parlement, a réussi à avorter la crise et à briser la coalition. Michael Ignatieff attendra son heure afin de former un gouvernement libéral majoritaire seul. Finis mes beaux rêves de plus de démocratie, de dialogue et de changements constitutionnels sans que Québec ne parte le bal… Ce geste de prorogation du premier ministre pour éviter un vote de non confiance reste tout de même un dangereux précédent pour l’avenir…

Allez tous, bonne année quand même!